Login

Discuter clairement de ses horaires Discuter clairement de ses horaires

Guillaume Colinet a travaillé huit ans chez un patron. L'un et l'autre étaient très clairs sur les conditions d'emploi et la rémunération.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

« La première chose que je souhaite, c'est gagner ma vie », explique posément Guillaume Colinet, 36 ans. Son emploi actuel dans une exploitation de la Beauce répond à cette préoccupation. Cela fait seize ans qu'il est salarié agricole : « J'ai voulu faire ce métier après mon Bac pro. Le travail de ma femme nous a amenés de Seine-et-Marne en Eure-et-Loir. J'ai travaillé dans trois exploitations de ce département. » La première fois, il est licencié pour cause économique. « La deuxième fois, je suis parti très vite de l'exploitation à cause de l'ambiance. Depuis 2005, je suis à Mérouville. »

En arrivant, il a négocié son salaire avec son employeur : « Je voulais une base correcte. Je suis d'accord pour faire des heures supplémentaires lorsque le travail des champs l'exige. En revanche, il n'est pas question que ces heures soient récupérées en période hivernale. Je voulais qu'elles soient payées au tarif réglementaire des heures supplémentaires. Mon patron souhaitait que je sois disponible en cas de travaux indispensables. Il m'a testé au début. Quand j'ai discuté salaire, j'ai justifié mes prétentions par mes compétences. Pendant six mois, j'étais en CDD. Ensuite, nous avons conclu un CDI. Je suis salarié mais je travaille aussi pour faire vivre cette ferme qui me fait vivre. » Pour ce jeune père de famille qui habite à 2 kilomètres de son emploi, le travail ne peut pas tout envahir. « Grâce à notre organisation, je vais régulièrement chercher mes enfants à l'école. »

FAIRE RÉGNER LA CONFIANCE

L'exploitation de 250 hectares produit des céréales, des pommes de terres, du colza, des betteraves et des légumes de conserve. « Nous travaillons à deux : chacun peut passer d'un poste à l'autre. Mon patron choisit les assolements, les variétés et effectue les traitements. Je m'occupe de l'entretien du matériel, des relations avec les chefs d'atelier de la concession. J'ai l'initiative des entretiens et réparations. Lorsqu'il faut engager des sommes plus importantes, je lui demande son aval. Tout comme il me consulte en cas de changement de matériel. Si j'étais simple exécutant, je ne serais pas là. »

Fin août, Guillaume Colinet quittera l'Eure-et-Loir pour reprendre, avec son épouse, la ferme de ses beaux-parents en Seine-et-Marne. « Je regrette que les jeunes soient dégoûtés du métier de salarié dès la formation. On en parle peu au collège. Ils redoutent des journées aux horaires à rallonge. Les employeurs devraient être plus rigoureux sur les emplois du temps, même si, à certains moments, cela déborde. Il faut en parler clairement. Et discuter aussi ouvertement du salaire », conclut-il.

[summary id = "10022"]

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement